Gutenberg inventant l'imprimerie

Jean-Antoine LAURENT
1831
98 x 79 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à la galerie Aaron Terrades en 1992
Localisation :
SA15 - Salle 15

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C’est comme miniaturiste et peintre sur porcelaine que Jean-Antoine Laurent se fit connaître avant d’exposer ses premiers tableaux au Salon dès 1791. Très apprécié par l’Impératrice Joséphine, il est un des meilleurs représentants du mouvement « troubadour » qui de 1820 à 1830 mit la facture néo-classique d’origine davidienne au service de sujets médiévaux. Alors qu’il est conservateur du musée d’Épinal, Laurent expose au Salon de 1831 son dernier tableau, Gutenberg inventant l’imprimerie. Cette œuvre permet à l’artiste d’illustrer la création de l’imprimerie par Gutenberg dans une composition qui doit beaucoup à la peinture hollandaise du XVIIe siècle et à Gérard Dou en particulier : la figure est placée près d’une fenêtre dans une niche, à gauche, laquelle déverse un rais de lumière sur une scène baignée de tonalités chaudes. Ce tableau, qui a été acquis à l’issue du Salon par Louis-Philippe lui-même, est une occasion pour le peintre d’associer des caractères médiévaux anecdotiques comme les découpes polylobées ou ogivales inscrites dans le mobilier aux détails minutieux que sont les équerres, compas, lutrin, étoffes et papiers. Le choix de ce sujet répond au goût du XIXe siècle pour l’histoire et permet aussi à l’artiste de se servir du passé pour évoquer de façon poétique l’une des découvertes qui marqua l’éclosion de l’époque moderne. Gutenberg, quelque peu mystérieux, vêtu d’une ample tunique mauve agrémentée de fourrure, est assis à sa table de travail et compose une chaîne de caractères en plomb. Son regard concentré sur ses mains lumineuses exprime le silence en accord avec l’austérité du décor qui l’entoure. Seules, les presses qu’il a créées cloisonnent l’espace sur la droite de la composition et au sol, accentuant davantage la présence colorée de l’inventeur au centre de la toile.

Un autre regard

  • La peinture d'histoire au XIXe siècle

    Le XIXe est le siècle des paradoxes où se côtoient les tendances les plus novatrices et les retours permanents vers les formes du passé, où s’exprime la nostalgie de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance parfois de manière réaliste, précise et appliquée.

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