L'Adoration des mages

Abraham BLOEMAERT
vers 1624
434 x 290 cm
Crédit photographique :
Prise de vue interne, Musée de Grenoble
Acquisition :
Dépôt de l'Etat en 1811
Localisation :
SA02 - Salle 02

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Grand peintre de l’école d’Utrecht de la fin du XVIe au XVIIe siècle, Abraham Bloemaert, peintre catholique actif en Hollande protestante, se forme aux côtés de son père Cornelis I qui le conduit adolescent à Amsterdam. L’artiste parfait son enseignement dans l’atelier de Jan Bassot et de Hieronymus Francken à Paris, où il est marqué par l’école de Fontainebleau et plus particulièrement par l’art de Rosso. Maître à la guilde des peintres d’Utrecht en 1611, l’artiste se distingue par une peinture ample et ambitieuse et donne naissance à une véritable école de peintres : quatre de ses six enfants deviennent artistes. Alors que son élève Gerrit van Honthorst, revenu d’Italie en 1620, le sensibilise à l’esthétique caravagesque, l’artiste spécialisé dans le domaine de la peinture religieuse conserve son style avant tout décoratif et foncièrement maniériste. L’Adoration des Mages est l’un des tableaux les plus éblouissants du peintre, un des sept tableaux de l’artiste conservés en France. Monumental, il est avec l’ancien tableau du maître-autel de la cathédrale de Bois-le-Duc le chef-d’œuvre de Bloemaert dans le domaine de la peinture religieuse. Peint pour la nouvelle église des Jésuites à Bruxelles en 1623, il ornait le maître-autel en alternance avec La Nativité de Jan Cossiers et Les Miracles de saint François-Xavier d’Erasme II Quellin. Bloemaert respecte au plus près l’Adoration des mages telle qu’elle relatée dans l’Évangile de Matthieu : l’astre indique la présence de l’Enfant et de Marie ; les mages ouvrent chacun leurs précieux coffrets. Il s’octroie toutefois quelques libertés : le geste de stupéfaction de Balthazar, ou, la scène étant placée en extérieur, la nuit étoilée d’un bleu roi. L’œuvre a été patiemment mûrie ; une étude de roi agenouillé est conservée à Prague et à Leyde se trouve un dessin préparatoire de l’ensemble de la composition. Tout vise à la monumentalité : la composition verticale, la somptuosité des tissus et en particulier la cape de Melchior, les anges porteurs de dais comme l’escorte militaire. Par les grandes diagonales qui structurent la scène et l’exubérance colorée redevable tant à Rubens qu’à l’école utrechtoise, Bloemaert nous livre la peinture la plus triomphaliste de son œuvre, rivalisant ainsi avec le _Saint Grégoire Pape _ de Rubens conservé au musée.

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