Cercles simultanés

Robert DELAUNAY
1934
60 x 46,5 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Achat à J. Mathellot en 1948
Localisation :
SA30 - Salle 30

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Pendant la Première Guerre mondiale, Robert Delaunay se consacre à des sujets essentiellement modernes, où alternent éléments figuratifs et abstraits (séries des Villes et des Formes circulaires). En 1913, Le Disque de Newton, première peinture non figurative, avait inauguré l’entrée du cercle coloré dans son œuvre comme « forme mobile totale non descriptive ni analytique ». Dans les années 30, au moment où s’affirme l’abstraction géométrique en France avec la constitution du groupe Cercle et Carré (1929-1930) et celle d’Abstraction-Création (1931-1936) au sein duquel il exposera jusqu’en 1932, Delaunay renoue avec l’abstraction avec les séries Rythmes et Rythmes sans fin. Reprenant les formes circulaires des années 1912-1913, dépouillées de tout rappel à la représentation, Delaunay adopte des compositions dynamiques formées de couleurs simultanées distribuées en cercles concentriques. Que ses compositions soient verticales ou obliques, elles s’organisent autour d’un axe central sur lequel se développent en grappes des disques colorés. Avec Cercles simultanés, l’alternance se poursuit dans un mouvement en sinusoïde qui semble excéder les limites du tableau. De même que dans les années 10, Delaunay s’était affranchi du cubisme avec l’invention du simultanéisme, presque vingt ans plus tard il refuse d’adhérer à la tendance géométrisante de l’époque, caractérisée par une certaine rigidité mathématique. Tout en mobilité et méandres, les ondes circulaires qu’il peint incarnent lyrisme et joie de vivre. Elles évoquent aussi le rythme syncopé du jazz. Avec les panneaux et reliefs réalisés pour la maison parisienne du docteur Viard (1930), Delaunay transpose ses explorations picturales dans le domaine de l’architecture, expérience qu’il poursuit avec les décors du Palais des Chemins de fer et du Palais de l’air pour l’Exposition internationale de 1937. Sonia et Robert Delaunay élèvent alors le simultanéisme au rang d’art total.

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