ÉPOPÉES GRAPHIQUES Bande dessinée, comics, manga
Le musée de Grenoble présente, en partenariat avec le Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, une vaste exposition dédiée à la bande dessinée. ÉPOPÉES GRAPHIQUES Bande dessinée, comics, manga réunit plus de 400 planches majeures de 200 artistes du neuvième art, européens, américains et japonais de la collection de Michel-Édouard Leclerc, complétée par des prêts privés et de la Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image (CIBDI). Ce panorama embrasse un siècle de création, dévoilant la liberté et la diversité de cet art. Un voyage dans l’histoire de la bande dessinée, du tout début du XXe siècle jusqu’au début du XXIe siècle. Un parcours mêlant littérature jeunesse et adulte, occidentale et japonaise, libre sans être libertaire qui reflète le regard subjectif d’un collectionneur, témoin et soutien inconditionnel de la bande dessinée depuis plus de quarante ans.
L’exposition s’ouvre sur le début du XXe siècle avec Gédéon ou Bécassine en France et Little Nemo ou Krazy Kat aux États-Unis et se termine au début du XXIe siècle avec les œuvres de Chris Ware, Julie Doucet, Marjane Satrapi ou encore Art Spiegelman. Si la bande dessinée des premiers jours est née pour divertir, faire rire et voyager, de nouveaux genres vont lui succéder : la science-fiction, le polar, la fantasy, l’horreur, l’érotisme, le romanesque, le récit intime ou encore l’autobiographie vont se développer en fonction de l’évolution de l’âge du lectorat, des préoccupations et des évolutions des sociétés. Ces différents genres sont incarnés dans l’exposition par les planches de dessinateurs d’Europe, des États-Unis et du Japon, les trois principaux foyers de création. Certains artistes tels que Moebius, Enki Bilal ou Philippe Druillet feront l’objet de focus. Aujourd’hui la bande dessinée s’empare de tous les genres traditionnels, les mêle les uns aux autres pour former des œuvres innovantes, complexes et fortes, aux formes graphiques toujours plus libres. Le XXe siècle a été celui de cette maturation, les artistes s’autorisant de très nombreuses expérimentations formelles, débouchant sur l’exceptionnelle diversité contemporaine.
Épopées graphiques propose un voyage en quatre temps.
La première partie de l’exposition se concentre sur l’ADN de la bande dessinée : faire rire et voyager. Le rire excelle dans la satire sociale, à travers des familles ou des individus tels que Bécassine, les Bidochon, Blondie, Popeye… La découverte du monde est toujours synonyme d’aventures, dans lesquelles l’humour garde une place comme dans Tintin, Astérix, Spirou et Fantasio ou encore Lucky Luke. La grande Histoire est également mobilisée, l’Antiquité avec Alix, la période médiévale avec Prince Valiant, ou la conquête de l’Ouest avec Blueberry.
La deuxième partie de l’exposition nous amène plus loin grâce aux progrès de la science. La bande dessinée se met à rêver au monde futur, à la conquête de l’espace et au fantasme de l’homme augmenté. D’autres mondes prennent également forme en s’appuyant notamment sur les mythes et légendes. Passé et futur sont ainsi fantasmés, parfois mélangés, dans les genres que sont la fantasy et la science-fiction.
La troisième partie de l’exposition se concentre sur les profondeurs de l’âme, la noirceur et le côté obscur de l’humain avec l’étrangeté, l’horreur, l’érotisme et les pulsions criminelles. La bande dessinée joue à nous faire peur, développant à cette occasion des univers étranges et fascinants.
La dernière partie de l'exposition s’ouvre sur une bande dessinée romanesque, principalement européenne. On y découvre des œuvres plus narratives, contemplatives et littéraires, dans lesquelles l’autobiographie et le récit intimes prennent leur place.