Electro-magnetic I

TAKIS (Panayotis VASSILAKIS, dit)
1970
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Achat à l'artiste en 1969

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Né à Athènes en 1925, Takis s’installe à Paris en 1954 après avoir suivi des études d’art en Grèce. L’année suivante il réalise ses premiers Signaux, des tiges métalliques flexibles qui clignotent de manière aléatoire et évoquent des feux de signalisation ferroviaire. Après avoir expérimenté les pouvoirs de l’électricité, il commence vers 1958 à se passionner pour l’énergie des champs électromagnétiques. Fasciné par la « magie scientifique » et l’invisible, il cherche à capter l’énergie cosmique en disposant des aimants dans ses sculptures. En 1965 il inaugure des œuvres dans lesquelles il introduit également de la musique, combinant le mouvement à l’expérience lumineuse et au phénomène sonore.
Avec ses sculpture électromagnétiques, Takis met en place ce qui deviendra sa marque de fabrique : rendre perceptibles les tensions et l’énergie à l’œuvre dans l’espace. Electro-Magnetic I, réalisée en 1970, comporte un électro-aimant placé sur un socle au-dessus duquel, suspendue par un câble, « flotte » une sphère en fibre de verre contenant du métal. Selon ce dispositif, la sphère réagit aux tensions exercées par l’aimant. Son mouvement à l’intérieur d’un champ circulaire visuellement délimité par le socle est perturbé par le double phénomène d’attraction et de répulsion qu’il exerce sur elle. La sphère vibre, tressaute, oscille, décrivant un espace dans lequel des lois invisibles entrent en action. L’œuvre, dont la structure est tangible et organisée, est soumise à des forces immatérielles et imprévisibles, propres à favoriser toutes les spéculations. La volonté de Takis de relier sa création à l’énergie cosmique le rapproche plus d’une certaine vision métaphysique que de l’art cinétique auquel on l’a souvent rattaché. En 1964, il déclarait : « L’électromagnétisme est une chose infinie, invisible, qui n’appartient pas seulement à la terre. Il est cosmique ; mais on ne peut le canaliser. Je voudrais parvenir à le rendre visible pour signaler son existence et en faire apparaître l’importance. »

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