Jardin

Lucie COUSTURIER
XXe siècle
44,6 x 51,2 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Legs Agutte-Sembat en 1923

Voir sur navigart

[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Née dans un milieu aisé et novateur – ses parents fabriquent les premières poupées en caoutchouc – Lucie Brû s’intéresse dès 14 ans à la peinture. Elle est l’élève de Paul Signac et d’Henri-Edmond Cros, dont elle adopte la technique de la division des tons. En 1900, elle se marie à l’artiste et critique Edmond Cousturier. Ils reçoivent en cadeau de mariage Un dimanche après-midi à la Grande Jatte de Georges Seurat (1884-1886, Art Institute of Chicago), chef-d’œuvre du néo-impressionniste. Lucie Cousturier devient l’une des figures éminentes de ce mouvement grâce à ses paysages baignés de lumière méditerranéenne auxquels sont sensibles ses amis Georgette Agutte et Marcel Sembat.
À partir de 1911, elle se consacre aussi à la rédaction d’articles et de monographies sur les membres importants du néo-impressionnisme, qui font d’elle la première spécialiste de ce mouvement. Marquée par la rencontre de tirailleurs sénégalais dans un campement à Fréjus en 1916, elle réalise une mission en Afrique de l’Ouest en 1921-22 et fera figure de pionnière, à travers ses œuvres et ses publications, dans le combat contre la colonisation.


**"Le legs Agutte-Sembat" **

« Visite rapide, enthousiasme difficile à contenir devant de telles œuvres, même dans cette maison fermée après décès. C’est qu’il y avait là des œuvres inouïes, de nombreux Matisse, des Rouault, Marquet, Van Dongen, Signac, Vuillard, Vlaminck, Derain, devant lesquels il était impossible de garder une impersonnelle réserve de platonique savoir-vivre. ».
Tels sont les mots écrits par Andry-Farcy pour décrire la collection qu’il découvre dans la maison des Agutte-Sembat après le décès tragique du couple en 1922.
Marcel Sembat, député socialiste de Paris, et son épouse, l’artiste Georgette Agutte, constituent au cours des deux premières décennies du XXe siècle l’une des plus significatives collections d’œuvres d’art néo-impressionniste et liées au fauvisme. Grâce à la volonté d’Andry-Farcy et au soutien de Paul Mistral, maire de Grenoble, un legs est acté en faveur du musée. Comportant 66 peintures, 74 œuvres d’art graphique, 22 céramiques, 12 sculptures et 3 tapisseries, ce legs constitue le premier grand « coup » d’Andry-Farcy conservateur. Lors de l’inauguration de deux salles dédiées au legs en 1924, le journal La République de l’Isère qualifie les œuvres de « produits de l’inconscience moderne ». Le reste de la presse régionale et nationale salue l’initiative, qui assoit le Musée des beaux-arts de Grenoble comme premier musée d’art moderne en France.
En 1995, le legs Agutte-Sembat est enrichi par celui de Pierre Collart, neveu et héritier du couple, qui rend ainsi la collection originelle quasi complète.

Découvrez également...