L'Entrée du Grand Canal, avec Santa Maria della Salute et le canal de la Giudecca, vue de l'extrémité occidentale du Môle

CANALETTO (Giovanni Antonio CANAL, dit)
vers 1726 - 1728
194 x 204 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Achat à M. Charles Auguste George en 1842
Localisation :
SA14 - Salle 14

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Canaletto a œuvré dans sa jeunesse auprès de son père décorateur de théâtre avant d’entamer une carrière de peintre autour de 1720. Inspiré par l’art de Carlevarijs, l’inventeur de la veduta, il enrichit la formule de ces panoramas par des perspectives grandioses, des jeux de lumière savants et des couleurs vives. Utilisant la chambre noire, ou chambre optique, pour un rendu exact des architectures, Canaletto interprète cependant l’espace en atelier de façon très personnelle, d’après des dessins pris sur le vif. Sa production est immense : 500 prototypes, 300 dessins et des milliers de versions successives, dont un grand nombre a été exécuté pour l’aristocratie anglaise au cours d’un long séjour en Angleterre. Ce chef-d’œuvre, peint d’un point de vue élevé, représente l’entrée du Grand Canal avec la pointe de la Dogana (la Douane) et l’église de la Salute, présente pas moins de quarante-six fois dans les œuvres de l’artiste. Sur la gauche, le quartier de la Giudecca avec l’église du Rédempteur d’Andrea Palladio ferment l’horizon. La longue oblique du quai au premier plan conduit le regard sur la droite, jusqu’au Fonteghetto della Farina, aujourd’hui démoli. Les valeurs atmosphériques évoquent une ambiance orageuse, révélée par de multiples jeux de transparence et de reflets à l’aide d’une palette où dominent les tonalités froides. Le format presque carré de la toile, rare à cette époque, laisse place à une large portion de ciel où filtre une lumière dont les accents dorés magnifient les architectures. Les vêtements, turbans et chapeaux à plume des figures qui animent le quai, constituent les seules touches de couleurs vives dans un camaïeu de tonalités ocres. Ces personnages ont été identifiés comme des capitaines de navires étrangers attendant l’accès de leur chargement à la cité. Le fait que cette toile ait été peinte peu de temps après la grande épidémie de peste à Marseille en 1720 ainsi que la présence du magistrat, un document à la main, contribuent à renforcer cette hypothèse.

Un autre regard

  • A ciel ouvert

    Petit tour d’horizon (et de ciels) dans les collections du musée !

  • Fraise, corset et manches bouffantes

    Les collections du musée ne permettent pas de faire une histoire complète du costume. Mais, dans un monde d’images muettes, le vêtement fait partie de ces détails qui disent beaucoup.

  • Invitation au voyage

    Le monde est une invitation, un appel au voyage ! Depuis le XVIIe siècle, les artistes en quête d’inspiration partent découvrir d’autres pays, d’autres cultures.

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