Les Epaves de l'ombre

René MAGRITTE
vers 1926 - 1927
120 x 80 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de la Galerie Le Centaure en 1928
Localisation :
SA36 - Salle 36

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[Cartels de l’exposition Hommage à Andry-Farcy. Un conservateur d'avant-garde 1919-1949, musée de Grenoble, 26 juin - 24 novembre 2019]

Dans l’exposition « L’Art belge » organisée au musée de Grenoble en 1927, Les Épaves de l’ombre était exposée dans la section surréaliste. René Magritte, marqué par la découverte de la peinture métaphysique de Giorgio De Chirico, avait en effet été l’un des cofondateurs du groupe surréaliste belge l’année précédente.
Il semble que l’exposition grenobloise ait constitué la première forme institutionnalisée d’exposition dans laquelle le terme « surréaliste » a été utilisé. Par ailleurs, il s’agit de la première fois que Magritte expose dans un musée, français ou belge, et qu’une de ses oeuvres entre dans une collection publique. Les Épaves de l’ombre, oeuvre de jeunesse, revêt ainsi une importance particulière pour Magritte, et rappelle encore une fois l’aspect pionnier du musée de Grenoble dans son soutien à l’art moderne.


"L’exposition L’Art belge en 1927"

« L’Art belge » est la première exposition temporaire d’envergure organisée par Andry-Farcy depuis son arrivée à la tête du musée huit ans plus tôt. Réalisée en partenariat avec l’Association de l’art belge pour la propagande à l’étranger, elle est née de l’envie du conservateur de présenter cette scène artistique peu inféodée aux tendances parisiennes de l’époque.
L’exposition fut conçue en deux temps afin de constituer le panorama le plus exhaustif possible de la création belge des années 1920. La première partie était dédiée à des artistes consacrés (James Ensor, Léon Spilliaert) et à un « modernisme sage », complétée par* La Chute d’Icare* de Bruegel l’Ancien, prêt exceptionnel des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. La seconde partie présentait quant à elle les expressions les plus neuves, divisées en quatre sections : « expressionnistes », « surréalistes », « jeune peinture », « plasticiens ». Regroupant des artistes aussi divers que Constantin Permeke ou René Magritte, cette seconde partie suscita de vives critiques de la part de la presse conservatrice. Pour La République de l’Isère : « C’est la laideur poussée à l’excès, le mépris de la forme humaine, le parti pris de l’incohérence, du burlesque, de l’incompréhension enfantine de l’art. », les œuvres étant qualifiées d’« éructations de cerveaux maladifs ».
À la suite de ce projet, Andry-Farcy favorisa le don de 31 œuvres sur les 74 exposées. Elles furent réunies dès 1928 dans une salle permanente dédiée à l’art moderne belge, la première en France comme en Belgique et jalon fondateur d’une « grande galerie internationale d’art moderne » voulue par le conservateur.

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