Lac en Ecosse. Après l'orage

Gustave DORÉ
1875 - 1878
90 x 130 cm
Crédit photographique :
VILLE DE GRENOBLE / MUSÉE DE GRENOBLE-J.L. LACROIX
Acquisition :
Legs du Docteur Jean-Baptiste Fuzier en 1880
Localisation :
SA17 - Salle 17

Voir sur navigart

Gustave Doré est surtout connu en France comme illustrateur de génie. Cet artiste prolifique est engagé dès l’âge de quinze ans pour ses caricatures et atteint très vite une grande renommée grâce à ses illustrations d’œuvres littéraires (La Bible, Rabelais, Balzac, La Fontaine, Hugo, Shakespeare, Dante…). Doré s’est cependant toujours voulu peintre : « Je dois effacer et tuer l’illustrateur afin que l’on ne parle de moi que comme peintre. » À l’époque du réalisme et de l’avènement de l’impressionnisme, il peint des paysages qui, malgré une touche naturaliste qui les apparente aux tableaux de Courbet ou à ceux des peintres de Barbizon, perpétuent néanmoins une approche romantique de la nature qui renvoie plus à l’art tourmenté d’un Turner. Si l’œuvre picturale ne fut guère appréciée par la critique en France, elle rencontra le succès en Angleterre où le Salon de 1867 consacra Doré comme l’un des plus grands artistes français.
En 1873, Doré voyage pour la première fois en Écosse où les paysages vierges et sauvages des Highlands, évoquant parfois les romans de Walter Scott, le fascinent et l’inspirent. Le peintre réalise de nombreux croquis et aquarelles sur le motif qu’il traduit par la suite dans son atelier, se servant de sa mémoire autant que de son imagination pour exprimer le sentiment d’une nature à la fois hostile et belle. Il transcrit ici la vision inquiétante d’un site minéral austère, où les gris des roches grumeleuses et du brouillard se confondent, où les formes étranges de la montagne se poursuivent dans le mouvement tourbillonnant des nuages, où, plus inquiétant encore, un lac sombre semble cacher quelque créature de légende. Doré a cependant saisi le moment où, après l’orage, les brumes se dissipent et dévoilent le spectacle d’un paysage grandiose que la lumière changeante recrée sans cesse, faisant apparaître successivement un pan de montagne majestueuse, les teintes dorées de l’herbe rase et du lichen, la terre jaune au bord du lac, une traînée de bleu à la surface de l’eau ou encore la silhouette des cimes se dessinant sur une trouée de ciel bleu. Vide de toute présence humaine, ce paysage originel est animé par deux oiseaux solitaires qui en accentuent la démesure et le sublime.

Un autre regard

  • A ciel ouvert

    Petit tour d’horizon (et de ciels) dans les collections du musée !

  • Invitation au voyage

    Le monde est une invitation, un appel au voyage ! Depuis le XVIIe siècle, les artistes en quête d’inspiration partent découvrir d’autres pays, d’autres cultures.

  • Le paysage au XIXe siècle

    Au XIXe siècle, la peinture de paysage prend une place considérable dans la production des peintres. Elle cherche à rompre avec l'académisme et ses règles de composition.

Découvrez également...