La chasse au cerf

Abraham HONDIUS
1663
52 x 67,5 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Don de Jean Marie Léonce Mesnard en 1877
Localisation :
SA05 - Salle 05

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Excepté quelques peintures religieuses dont le musée de Grenoble possède deux exemples, L’Entrée du Christ à Jérusalem et Le Repas chez Simon, l’oeuvre d’Abraham Hondius est célèbre pour ses scènes de chasse et ses combats d’animaux, inspirés par les Flamands Frans Snyders ou Jan Fyt. Né à Rotterdam, Hondius s’installe à Amsterdam de 1659 à 1666, à une époque où, après une décennie de présence forte de Rembrandt, la nouvelle génération de peintres regarde vers l’Italie et la France, vers un art baroque qui, par le goût pour le mouvement et l’éclat, évolue vers un style qui préfigure le rococo. Dans_ La Chasse au cerf_, un cavalier poursuit un cerf et une biche qui s’enfuient sur la droite. À gauche, un chasseur debout tient en joue une arquebuse et ajuste sur le cerf. Un homme à terre retient un chien tandis que deux autres s’élancent vers leurs proies. Le décor d’un paysage crépusculaire participe au dynamisme de cette poursuite : les nuages rougeoyants fuient vers l’angle supérieur droit comme de la fumée crachée par un volcan en activité ; par la torsion de leur tronc, les deux arbres aux branches arrachées attirent le regard dans la même direction ; le sol, enfin, par l’affaissement au centre, ajoute à l’instabilité de l’ensemble. L’aspect délié de la facture renforce le sentiment d’agitation. Seuls le cavalier et sa monture, flottant de manière quasi irréelle au-dessus de la terre et d’une mare, sont peints avec raffinement voire préciosité : la finesse du rendu du mors, de la corne de chasse ou de la plume du chapeau montrent que Hondius a pleinement assimilé l’art flamand et son sens du détail. Les figures du cavalier et du cheval, dont le rose, le jaune et le blanc délicats éclairent le tableau en son centre, impulsent le mouvement tournoyant qui anime la composition : crinière et queue au vent, veste et cravate ne sont que boucles et volutes qui amplifient l’aspect fantastique et théâtral de cette scène de chasse, dont la cruauté est traduite par le rouge des naseaux dilatés du cheval, des gueules béantes des chiens, des yeux des animaux, en furie ou traqués.

Un autre regard

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